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La petite routine du « de Sèze magnétique »

La séquence de type “de Sèze magnétique” fut popularisée, en France, dès 2007 par le biais d’un article du Journal de Radiologie de Gérard Morvan. Héritière directe du cliché radiographique lombo-pelvi-fémoral fait en charge elle en reprend, dans le plan coronal et grâce à l’utilisation d’une antenne de surface, le vaste champ d’exploration depuis le rachis lombaire haut jusqu’au niveau des petits trochanters.

Les avantages de la séquence

Sa couverture simultanée de l’environnement rachidien immédiat mais aussi du bassin fait de cette séquence un outil de choix dans l’exploration des radiculalgies et en particulier en l’absence de signe de conflit disco-radiculaire retrouvé en position intra-canalaire.

Elle permet d’identifier les deux grand diagnostics différentiels de conflit que sont les atteintes des nerfs sciatique ou fémoral en position extra-rachidienne d’une part et les « fausses radiculalgies » volontiers hébergées au sein du bassin d’autre part (1,2).

Dans les grandes lignes on recherchera ainsi à titre d’exemples:

  • des causes de souffrance nerveuse extra-rachidienne: envahissement radiculaire ou tronculaire par une tumeur bénigne ou maligne que ce soit une métastase, un lymphome ou un endométriome; inflammation de contact dans le cadre d’une sacro-iliïte ou d’une résorption calcique; séquelles fracturaires au bassin en lien avec un traumatisme à haute énergie ou une fracture « en H » du sujet âgé,
  • des causes de “fausse radiculalgie” mimant tantôt une cruralgie (pathologie articulaire de hanche, tendinopathie de glutéaux) et tantôt une sciatique (sacro-iliïte). Un exemple de sacro-iliïte dépisté chez un sujet jeune et porteur d’une « pseudo-sciatique » depuis de nombreuses années est illustré ci-dessous (flèches rouges).

De Sèze

La technique:

Les paramètres suivants peuvent être proposés:

  • un champ de vue de 460 à 500 mm,
  • une matrice de 269 x 384,
  • un forte pondération T2 assurant un bon effacement du signal de la graisse sur un grand champ, incluant le Stir (TR/TE 7370/58) ou plus récemment le Dixon T2 Water,
    des coupes épaisses (6 mm) au nombre de 16.

L’application de facteurs d’accélération (techniques d’imagerie parallèle) a par ailleurs, dans les années récentes, permis de réduire drastiquement le temps d’acquisition des images aux alentours de 2 minutes et 20 secondes.

Cette simplicité d’utilisation explique certainement la popularité de cette séquence dont l’utilisation s’est nettement renforcée aux cours des dernières années (voir l’infographie ci-dessus).

séquence de Sèze

En en pratique?

L’utilité réelle de cette séquence a été étudiée en 2014 par Camille Laporte sur une série consécutive de 209 “radiculalgies” comptant 149 sciatiques, 30 cruralgies, 13 douleurs fessières et 17 canaux lombaires rétrécis 2. Si dans 93 cas les symptômes étaient élucidés par les seules acquisitions de routine centrées sur le rachis lombaire, dans 10 des 116 cas restants le de Sèze magnétique identifiait une cause extra-rachidienne dont l’existence serait sans cette séquence restée méconnue (8,6% des cas). L’étude concluait donc à la pertinence de cette acquisition supplémentaire dans le cas précis des radiculalgies cliniques sans conflit disco-radiculaire concordant retrouvé (p=0,046) même si, en pratique, de nombreuses équipes l’appliquent de façon plus systématique dans leur protocole de routine.

Pour être complet, on précisera que l’avenir de cette séquence réside peut être dans le développement de techniques dites de “neurographie IRM” dont le déploiement se heurte pour l’heure à la nécessité d’utiliser des machines de haut champ encore peu répandues dans notre pays (3).

 

1 Morvan G, Vuillemin V, Mathieu P, Wybier M, Busson J, Haddad A. Magnetic “se Sèze” séquence. J Radiol 2006; 87: 1339-1343.

2 Laporte C, Albert JD, Duvauferrier R, Bertaux V, Gouillou M, Guillin R. MRI Investigation of radiating pain in the lower limbs: value of an additional sequence dedicated to the lumbosacral plexus and pelvic girdle. AJR 2014; 203: 1280-1285.

3 Cho Sims G, Boothe E, Joodi R, Chhabra A. 3D MR neurography of the lumbosacral plexus: obtaining optimal images for selective longitudinal nerve depiction. AJNR 2016; 37(11): 2158-2162.

Poursuivez la lecture avec notre fiche de synthèse sur l’IRM du rachis

Découvrez tout ce qu’il faut retenir pour une pratique quotidienne de l’IRM du rachis. Cette fiche a été crée par le Dr. Raphaël Guillin, médecin radiologue et fondateur d’IMOSTEO.


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